- Le ton du Vice-premier, ministre de la Justice Garde des sceaux au cours de sa conférence de presse donnée jeudi dernier à Yaoundé était déjà un indicateur de son état d’esprit. Amadou Ali n’avait pas hésité à traiter les personnels de l’administration pénitentiaire, impliqués dans un mouvement de grève qui avait débuté le jeudi 28 décembre 2006, de "mutins" et "rebelles" qui avaient "commis la faute la plus grave en trahissant leur statut." Pour avoir osé faire une grève donc, 125 matons ont été suspendus de la fonction publique pour quatre mois, vendredi dernier, par arrêté du ministre de la Justice.
Certains des grévistes ne découvriront leur matricule dans la fonction publique qu’à travers cet arrêté qui les sanctionne "pour manquements graves aux obligations professionnelles". Puisque l’un des motifs de la grève était l’intégration dans la fonction publique des gardiens dont la formation est achevée depuis deux ans, mais qui ne sont toujours pas pris en solde et sont contraints de survivre avec une bourse de 42.000F.
L’affaire ne devrait pas s’arrêter à ces sanctions administratives, puisque 71 gardiens sur les 220 en service à la prison centrale de Yaoundé restent détenus dans les cellules du secrétariat d’Etat à la défense, en attendant l’aboutissement des enquêtes qui doivent établir les responsabilités dans les émeutes qui ont émaillées la journée de mardi dernier à la prison de Kondengui.
Cette prison qui a été l’épicentre du mouvement de revendications a également connu un changement à sa tête avec la nomination de Joseph Tekam, administrateur général des prisons, comme régisseur. Ce dernier a cinq jours pour ramener les choses à la normale à Kondengui où les gendarmes, les élèves gendarmes et des policiers appartenant au Groupement spécial d’opération (Gso) jouent le rôle de gardes-chiourmes depuis le mardi 2 janvier dernier.
Introspection
Au total, ce sont 17 prisons sur les 69 pénitenciers que comptent le Cameroun qui ont connu des changements de régisseurs. Bokwe Alphonse Elangwe, ancien régisseur de la prison centrale de Bafoussam, qui avait été séquestré par des gardiens de prisons au début de la grève a été muté à la prison secondaire de Buea Upper Farms. La furie répressive de Amadou Ali n’est pas restée prisonnière des geôles et a atteint l’administration centrale avec le départ de Jean-Marie Pongmoni, ancien régisseur des prisons de Douala, Yaoundé et Bertoua, de la direction de l’administration pénitentiaire, où il a été remplacé par Ovale Ze. L’inspection générale de l’administration pénitentiaire est désormais chapeautée par Forzie Simon Nkem.
C’est donc toute la chaîne de responsabilité au sein de l’administration pénitentiaire à un niveau infra qui a été promptement touchée comme pour marquer les esprits et démontrer la volonté du gouvernement de réprimer les libertés prises par les fonctionnaires vis-à-vis de la réglementation.
Mais peut-on s’adosser sur le légalisme pour apporter des réponses à des questions principalement sociales ? Certes, comparaison n’est pas raison, mais à la veille de l’élection présidentielle de 2002 en France, en violation de ses statuts, la gendarmerie nationale était entrée en grève. La réponse des autorités n’avait pas été répressive. Personne n’avait été suspendu, ni envoyé en prison. Au contraire, c’est le bien fondé des revendications formulées qui avait été reconnu et des solutions trouvées.
La situation actuelle des gardiens de prison au Cameroun n’est pas différente. Les suspensions et limogeages ne règlent pas le problème de la surpopulation carcérale et des difficiles conditions de travail des matons qui, comme tous les agents publics au Cameroun, aspirent au mieux-être. Leur frustration ne peut être que plus grande au regard du traitement de faveur dont jouissent les autres corps habillés.
Le vice-premier ministre, ministre de la Justice devrait dégager sa part de responsabilité. Et, pour remonter toute la pyramide, le chef du gouvernement et le chef de l’Etat également. Car, un changement d’homme à la tête d’une prison n’entraîne pas de facto, par exemple, un camion supplémentaire à la prison centrale de Yaoundé pour le transport des détenus de Kondengui vers les palais de Justice du centre-administratif et d’Ekounou pour ne prendre que le cas de Yaoundé.
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